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2018

JULIA WEBER

Immer ist alles schön

Limmat Verlag, 2017

Jurybegründung:
Mit dem Roman „Immer ist alles schön“ ist Julia Weber ein Debüt von seltener poetischer Kraft geglückt. Die junge Schweizer Autorin erzählt feinsinnig, bildstark und eindringlich eine beklemmende Familiengeschichte aus der Perspektive von Tochter und Mutter.

Julia Webers Blick auf die kleinen Dinge macht die grossen Themen erfahrbar. Das geschwisterliche Staunen über eine Kellerassel, den Baron von Münchhausen, Frau Wendehals weiche Mäntel oder 197 Kaugummis an der Reckstange im Hof verbindet Tragik und Komik und schafft Augenblicke der Geborgenheit und Unbeschwertheit. Die an den Schluss gesetzten Zeichnungen der Autorin lassen die Leser/innen berührende Details der Geschichte neu lesen. Die Zeichnung „Mutters Logik“ ist auf dem Frontdeckel eingeprägt.

Julia Weber wurde 1983 in Moshi (Tansania) geboren. 1985 kehrte sie mit ihrer Familie nach Zürich zurück. Sie lebt in Zürich. http://www.literaturdienst.ch/

 

JÉRÉMIE GINDRE

Pas d’éclairs sans tonnerre

Editions Zoé, 2017

Jurybegründung:
Dans la province du Saskatchewan, plateau central canadien, le ciel envahit les terres cultivées, isolant les quelques habitants qui, malgré le grand vide, y sont restés. Des territoires d’autant plus vacants qu’ils semblent avoir été nettoyés de leur histoire, les siècles évacués des mémoires. Et lorsque le passé ressurgit, ce n’est jamais de façon évidente, mais par les seuls intermédiaires de codes et de légendes indéchiffrables.

C’est dans cette terre presque fantôme que le Genevois Jérémie Gindre déploie son roman Pas d’éclairs sans tonnerre, paru aux éditions Zoé. Il y suit le destin d’un enfant du pays, Donald, depuis son enfance à la ferme jusqu’à l’issue de ses études en archéologie. De façon assez surprenante, l’auteur remet en jeu le point de vue classique du récit : il ne s’agit pas tant de relater le monde intérieur de son personnage que, à travers sa fascination pour les empreintes laissées par le passé, d’explorer le paysage dans lequel il évolue.

La stratégie narrative ainsi renversée, Jérémie Gindre livre un roman d’observation : des pérégrinations de Donald, il n’enregistre que les actions. Ceux-ci se nouent aux témoignages de l’histoire que le garçon parvient à extraire des terres et des livres. L’élément personnel – le lien affectif qui lie Donald à ses grands-parents, les tensions entre ses parents, ses propres déceptions amoureuses – n’est évoqué qu’en toile de fond, en retrait de son étude évolutive du territoire.

Le précédent recueil de nouvelles de Gindre, On a eu du mal (L’Olivier, 2013), s’engageait déjà dans la direction d’un désinvestissement narratif au profit de l’instauration d’une atmosphère. Une approche conceptuelle du sujet, qui propose de laisser infuser un récit dans un dispositif préétabli.

Bien qu’il ne s’agisse pas ici d’un premier livre, le jury a souhaité distinguer le profil singulier de Jérémie Gindre, à la fois artiste et écrivain. Si son recueil de nouvelles On a eu du mal avait déjà été publié auprès d’une maison d’édition littéraire, ces précédents textes, Un trou célèbre (Berlin, Motto Books, 2013) et Les formes du relief (Dasein, 2008) sont parus sous forme de livres d’artiste et ont été davantage remarqués dans les milieux artistiques que littéraire. En décernant à Jérémie Gindre le Prix terra nova, le jury tient ainsi à saluer l’entrée de l’auteur dans le monde littéraire suisse.

Jérémie Gindre est né en 1978 et vit à Genève. Artiste plasticien et écrivain, il signe avec Pas d’éclairs sans tonnerre son deuxième roman. http://www.jeremiegindre.ch/